Fabrication: Rabot de finition type cercueil.

J'ai pris quelques décisions pour la suite de la fabrication de ces rabots de bois.

Tout d'abord, je vais faire un prototype parce que j'ai décidé de le faire à l'ancienne, c'est-à-dire que j'aurai un coin qui sera maintenu par des butées latérales.  Cette technique est la plus difficile et je veux pouvoir me pratiquer un peu pour voir les problèmes et les résoudre et aussi  déterminer si j'ai besoin d'outils spécialisés.  Le rabot sera laminé à partir de retailles et j'ai déjà un fer et contre-fer approprié.

Voici donc son apparence finale.

Toute la fabrication sera réalisée avec des outils manuels en utilisant de l'érable et un presseur en cerisier.

Marquage du siège et des épaulements.

Creusage de la lumière préalablement marqué au couteau.  Je l'ai élargi par la suite parce qu'elle n'était pas suffisamment large.

Perçage au travers de la lumière avec une chignole.

J'enlève autant de bois que possible avec le vilebrequin.  Je ne suis pas convaincu que j'ai sauvé du temps en perçant au lieu de faire une simple mortaise au ciseau.

A cause des percements, il n'y a pas moyen de faire un travail propre.

Ça avance.

Vérification de l'angle du siège avec une fausse-équerre.

Enfin la lumière...

Je veux aplanir le siège avant de creuser les appuis extérieurs.  Le siège va me servir de guide.

C'est suffisamment plat pour l'instant.  Je m'attaque aux épaulements.

Une longue mortaise qui servira d'appui au presseur.

Je m'assure que je ne dépasse pas la profondeur du siège.

J'ai nettoyé la mortaise avec un ciseau dont l'extrémité forme un plat.  J'ai appris cette technique dernièrement d'un ami et ça fonctionne réellement bien.  C'est comme un racloir.

J'insère le fer de temps à autre pour vérifier ma progression.

Le siège aussi a été nettoyé et lissé avec la technique du ciseau au bout plat.  S'il doit y avoir des points hauts sur le siège ils devront être complètement en haut ou en bas.  Le centre pourrait être légèrement en retrait et le presseur fera plier le fer pour qu'il soit bien assis.

Je me fabrique un presseur parce que je veux faire des essais avant d'aller plus loin.

J'allais oublier la mortaise centrale qui reçoit la tête de l'écrou servant à maintenir le fer et contrefer.

Les essais ont été à ma satisfaction et j'ai aussi terminé la mortaise avant entièrement au ciseau.

Les ailes sont typiquement en angle sur ce genre de rabot.

J'ai maintenant un rabot que je veux vraiment mettre à l'épreuve avant de poursuivre.  Je débute par aplanir la semelle sur une longue courroie de papier sablé.

Essai dans du bois mou réussi.

Avec du chêne blanc tout va encore pour le mieux.

Dans le bois de bout tout fonctionne mais je vois bien que mes copeaux ont des lignes ou stries.  Il y a donc un problème avec l'affûtage.

Après rectification (le dos du fer avait des marques jusqu'au tranchant) le résultat est nettement mieux même s'il n'est pas encore parfait.

Là j'ai des copeaux à mon goût avec du bois de bout.  Cet essai, qui nécessite plus de force que de raboter avec le grain, me permet de vérifier si mon fer est bien assis.  S'il ne l'était pas je ne pourrais pas réussir ce genre de coupe.  Ces essais m'ont prouvé que le siège n'a pas besoin d'être parfait.

A ce stade, le rabot est fonctionnel mais il n'a pas la forme que je veux lui donner.

La lumière est de largeur adéquate.

Tout ce qui manque à ce rabot pour être tout à fait fonctionnel est de préparer le contre-fer pour obtenir "l'effet contre-fer".  J'affûte donc le contre-fer à la main à un angle d'environ 45-50 degrés.

Je m'assure qu'il sera parfaitement assis sur le dos du fer en donnant une légère pente négative à la pointe du contre-fer.

J'obtiens maintenant des copeaux typiques de "l'effet contre-fer" et ils ont été obtenus, comme il se doit,  en rabotant contre le grain et sans arrachement.  Le contre-fer a été positionné à environ 0.3 mm du tranchant.

Les prochaines étapes seront pour donner la forme finale au rabot.  Je débute par réduire sa hauteur d'environ 5-6 mm et je termine de creuser la mortaise qui reçoit la vis de fixation entre le fer et le contre-fer.

Voici des copeaux réalisées avec la méthode du ciseau plat.  Décidemment, une méthode efficace.

Tronçonnage de longueur.

Refente des côtés pour donner l'effet cercueil.  Vous noterez que la première portion du sciage a été réalisée avec une égoïne à refendre et la deuxième portion - plus bas - avec une autre égoïne à tronçonner sans avoyage.  La coupe est nettement plus nette avec cette dernière.

Pour arrondir j'ai utilisé un rabot no. 4 en suivant la courbe et j'ai finalisé quelques endroits difficile avec le ciseau à bout plat.

Tous les coins sont bien arrondis et le rabot n'attend plus que la finition.

J'ai huilé le tout et ajouté de la cire d'abeille.  J'aime bien l'effet du presseur en cerisier.

Ce rabot devait être un prototype et j'ai beaucoup appris durant cette fabrication.  Je dois maintenant me trouver des fers/contre-fers anciens pour réaliser les rabots suivants qui seront l'équivalent d'un no. 7, no. 5 et rabot à dégrossir.  Je prétend que je pourrais faire tout le travail d'un atelier manuel avec ces quatre rabots.  Lorsqu'ils seront complétés je les utiliserai pendant un certain temps pour me familiariser avec eux, et j'aurai un billet final donnant mes conclusions.

Normand